La loi de malheur

Les élections législatives du 11 juin 1978 mettent fin à huit années de gouvernement catholique.
Le cabinet Frère-Orban, formé cinq jours plus tard, comprend un ministère de l’Instruction publique confié à Pierre Van Humbeeck, un anticlérical notoire.
Ce dernier élabore une nouvelle loi organique de l’instruction primaire, modérément laïque, fort centralisatrice et assez novatrice au plan pédagogique.

La loi Van Humbeek du 01 juillet 1879 :
Pierre Van Humbeek
  • Institua au moins une école primaire publique par commune
  • L’enseignement de la religion pouvait être donné par des prêtres, à l’école, mais seulement sur la demande des parents et en dehors des heures de classe.
  • Le gouvernement nommait les inspecteurs, approuvait les programmes et les livres scolaires
  • L’Etat se réservait le monopole de l’enseignement normal
  • Les instituteurs, nommés par les communes, devaient être en possession d’un certificat régulier d’études.

C’est à ce moment que la situation de l’enseignement primaire belge a été la plus proche de l’école républicaine française, issue des acquis de la Révolution, mais qui ne sera concrétisée par Jules Ferry qu’en 1882.

Cette loi va cependant très vite être surnommée « La loi de malheur » car elle va provoquer une véritable scission entre le Clergé et l’Etat.
La première guerre scolaire est en marche:

Les catholiques commencent par fonder une quantité impressionnante d’écoles libres vers lesquelles émigrent, en moins de deux ans, 190.000 enfants (66% des élèves) et 1340 membres du personnel. 
Une telle exode s’explique par la menace d’excommunier les familles dont les enfants fréquentent les écoles publiques en tant qu’élèves (ou en tant que professeurs).
Le pape de, Léon XIII, appuie cette réaction en rappelant la Constitution de 1831 et en invitant les belges à confirmer de cette façon leurs convictions religieuses.

Léon XIII

En 1880, le gouvernement rompt ses relations diplomatiques avec le Vatican.
L’église refuse alors de participer aux festivités du cinquantenaire de l’Indépendance.

Le Cabinet Frère-Orban tient bon mais sa victoire va être stérile.

Au fur et à mesure que le gouvernement édifie des écoles officielles, la population des écoles libres croit en nombre. Or, cette entreprise coûte fort cher.
Le ministre des Finances, Charles Graux, placé devant un déficit de 25 millions de francs, se voit obligé d’établir une série de nouveaux impôts.
Le Cabinet devient très impopulaire.

Les catholiques remportent alors les élections du 11 juin 1884.
Cette date marque la fin de la première guerre scolaire.


Bibliographie: Décret contenant la Constitution de la Belgique, du 7 février 1831 – Histoire des belges.be –  La ligue de l’enseignement Etude de  E VANDENHEEDE – L’école primaire en Belgique depuis le moyen-âge éd Galerie – Wikipédia – 


2 commentaires sur “La loi de malheur

  1. >excommunier les familles dont les enfants fréquentent les écoles publiques en tant qu’élève (ou en tant que professeurs).

    J’aime cette tolérance, cette ouverture, ce « aimez-vous les uns les autres mais surtout aimez-nous ».

    J’aime

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