Conception de notre plan de pilotage
Ce vendredi, l’équipe était rassemblée pour poursuivre les analyses nécessaires à la recherche des causes des dysfonctionnements de notre école.
Avant tout il était nécessaire de rappeler que le miroir a permis de mettre en avant une série de points très positifs:
– notre ouverture à la culture, à la santé et au sport
– notre qualité pédagogique
– notre ouverture/collaboration vers les parents
– l’attention portée aux enfants en difficulté
C’est important aussi de ne pas brasser que le négatif et de pouvoir se congratuler de ce qui fonctionne bien dans nos murs.
Mais des points négatifs avaient également été extraits de notre miroir:
Souvenez-vous que nous avions pointé un souci au niveau de notre approche des « médias » (informatique, ordinateurs, …) et de la perception de l’état de nos toilettes…
Nous nous sommes donc penchés sur d’autres outils indicateurs tels que les statistiques à 5 ans d’un tas de données concernant notre école ou les « TABOR » (pour TAbleau de BORd).
Un tabor est une « photo » prise des chiffres concernant l’établissement à une date donnée chaque année. Il se présente comme un double feuillet cartonné sur lequel ont retrouve les statistiques concernant le personnel, la population scolaire, les fluctuations d’élèves, le taux de redoublement, les résultats aux épreuves externes diverses…
Ces chiffres par exemple mettent en lumière sur une dizaine d’années scolaires une grosse hausse, puis une grosse baisse de population d’élèves. Grâce à notre discussion nous avons pointé la source de ces fluctuations sur des événements extérieurs qui étaient hors de notre sphère de pouvoir, donc indépendants de notre volonté.
Un aspect positif est que si notre taux de redoublement correspond à la moyenne, notre taux de redoublement généré par l’école est largement en dessous de la moyenne (traduction: nous accueillons plus d’enfants doubleurs d’autres écoles que nous en générons nous-même)
Par contre, ils démontrent que nos résultats en mathématiques (et par corrélation au CEB) sont en dessous de la moyenne des autres établissements ayant un profil similaire au nôtre. C’est donc un nouvel élément sur lequel nous devrons travailler…
Ces trois aspects étant des exemples (1 positif, 1 négatif et 1 neutre) de ce que nous avons pu déduire de l’analyse.
Tous ces éléments ciblés, le travail suivant est d’en rechercher la cause racine…
Quézaco ?
Lorsqu’un problème est mis en lumière, il est important de se pencher sur les causes initiales qui l’ont engendré afin, ensuite, de pouvoir mettre en place des solutions pour le résoudre sur le long terme.
Pour ce faire, les conseillers au plan de pilotage nous ont proposé un outil qui est l’arbre à pourquoi ?
Du feuillage de l’arbre qui représente le problème (déficience dans la maîtrise des outils informatiques par ex) et de son tronc qui nous montre le ou les symptômes (les élèves ne sont pas formés aux nouvelles techniques), nous devons descendre profondément vers les racines en tentant de répondre à un maximum de « pourquoi ».
Rien de mieux qu’un exemple simple:
Problème: Un élève s’est blessé sur la poutre au cours de gymnastique
Symptôme: L’élève a une écharde enfoncée dans la chair
Pourquoi a t’il une écharde dans le pied ?
Parce que le bois de la poutre était abîmé
Pourquoi le bois était-il abîmé ?
Parce que la maintenance du matériel de sport n’a pas été réalisée
Pourquoi n’a t’elle pas été réalisée ?
Parce que l’ouvrier chargé de la vérification est en congé maladie
Pourquoi personne ne l’a remplacé ?
Parce que le personnel ouvrier est en sous-effectif et que la maintenance régulière a été délaissée
Pourquoi la maintenance régulière a t’elle été délaissée ?
Parce que la distribution des tâches n’a pas été revue et répartie entre les membres du personnel présents.
Résultat: l’écharde dans le pied est la résultante d’un manque de répartition des tâches du personnel technique… ceci étant la cause racine.
En attendant une révision des attributions, il faudra néanmoins répondre au premier pourquoi en venant poncer la poutre afin que le problème initial ne se reproduise plus dans l’immédiat.
Nous avons donc entamé par groupe ce travail ardu d’introspection au sein de nos difficultés.
C’est édifiant comme certains forages peuvent être inattendus.
En tout cas, tous voulaient brûler les étapes !
Notre tendance à vouloir trouver des solutions nous propulsait déjà aux actions futures du travail…
Tout bon ça non ?
Madame la directrice 
Bravo ,bel envol après les cours de pilotage! Courage à tous les enseignants qui finalement doivent d’abord motiver leurs élèves et leur donner envie d’être à l’école !
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Le recherche de la « root cause » est une habitude dans mon activité industrielle. On s’autorise jusqu’à 6 niveaux de pourquoi et après un certain temps on s’habitue à fouiller soi-même très très vite dans la chaîne de causalité.
Il faut quand même faire très attention à bien rester dans une démarche cause-effet et ne pas tomber dans les corrélations moisies de type effet-effet. On observe par exemple que l’augmentation des ventes de lunettes de soleil suit l’évolution du nombre de coups de soleil. Mais ce n’est pas parce que vous portez des lunettes de soleil que vous attrapez un coup de soleil. C’est l’augmentation de l’ensoleillement en été qui explique l’allure de ces deux courbes. Il y a bien une cause commune.
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Je la replacerai celle-là 😉
N’empêche que dans l’enseignement on en est aux balbutiements de cette méthode d’analyse.
Pour le moment, nous sommes encore comme les petits enfants qui tentent de vouloir faire entrer un bloc rectangulaire dans un trou triangulaire… plus tard, ça nous semblera évident mais en ce moment on persiste à se tourmenter sur la boite.
Cette période est à la fois frustrante et nécessaire pour acquérir la compétence d’introspection.
D’autant que, pour continuer le visuel de la situation, on a montré rapidement aux directions que les blocs rentraient tous dans un trou de la boite… et puis on nous a envoyé apprendre à nos enseignants à terminer le jeu. Disons que, en ce moment, les directions présentent la boite et les blocs… et cherchent avec les enseignants la façon de résoudre l’équation (sans tous être capable de rectifier le tir si personne n’arrive à comprendre le processus).
C’est là que les conseillers ont un rôle essentiel mais certains d’entre-eux en sont également à observer la boite avec méfiance. Ils possèdent le mode d’emploi mais n’ont pas encore tous appris à lire 😀
C’est vraiment une période malaisante (néologisme).
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Note : depuis la version 63 de Firefox il n’est plus possible de « j’aimer » un article. N’en déduisez pas qu’on n’aime pas vos articles, la root-cause en est un mécanisme antitraqueur de FF un petit peu trop zélé.
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