Bienvenue à bord (La page du dimanche)

Ce tableau a été créé pour la réunion du  12 février 2018…  les échéances ont été revues depuis

La semaine dernière j’annonçais mon intention de vous expliquer notre façon de rentrer dans le Plan de Pilotage de la FWBE.

Il faut savoir que l’ensemble des écoles devront présenter un plan de pilotage dans les 3 ans au départ de l’année scolaire 2017-2018.
Les deux premières années sur base volontaire et la dernière vague comprenant toutes les écoles qui ont préféré attendre.

Moi, j’ai présenté mon école dans la première vague. Je me suis dit qu’il valait mieux se lancer tout de suite car, de cette façon, nous aurions l’indulgence des débutants. Aucun recul dans le travail, pas de base sur laquelle s’asseoir, précurseur de la nouveauté…

En décembre 2017, les directions de la première vague ont été conviées à une « grande messe »* de propagande vantant les objectifs de cette réforme miraculeuse qui va donc nous « sauver » du marasme intellectuel de notre population scolaire. 
Grâce à l’implication d’une équipe de terrain dans la construction des améliorations à apporter à chaque école dans sa spécificité, chapeautée par une direction coordinatrice de l’ensemble du microcosme composé de ses enseignants, son personnel, ses élèves et sa communauté de parents… Vaste programme visant à fabriquer des écoles performantes qui vont chercher les ressources internes pour viser l’excellence (les moyens heuuu ???)
La carotte étant la création d’un poste d’assistant à la direction des écoles fondamentales pour l’aider à gérer tout le bazar. (au prorata du nombre d’élèves dans l’école car le budget pour engager ces personnes est de 60 €/ élèves à la date du 15 janvier… pas encore le nirvana hein !… mais appréciable)

Nous sommes sortis de cette réunion avec les étoiles de Noël dans les yeux et l’impatience d’être en congé pour réfléchir à tout ça.

On nous avait promis une formation sur le sujet qui apporterait de nombreuses réponses à nos questions, elle a eu lieu pour moi les deux premiers jours de février 2018.
J’ai eu l’impression durant ces deux journées d’assister à un cours universitaire avec slides et syllabus sur l’historique de l’étude McKingsey qui a amené à cette mise en place des Plans de pilotage.
Vocabulaire managérial, nous avons parlé d’audit, d’analyse de chiffres, de prévisions à court et long terme, d’une plateforme de planification en construction, de miroirs, de contrats, de révisions d’objectifs…
Et nous, on venait pour trouver des outils, un mode d’emploi, du concret pour lancer ça dans nos équipes… quelle déception !
Nombre de directions de cette première vague avaient planifié une journée pédagogique pour les enseignants à la suite de cette formation. Les enseignants aussi étaient en attente de réponses et d’éclaircissement sur ce qui les attendait.
Je pensais mener cette réunion avec un kit d’outils clé en main. Raté !
J’étais démunie et désorientée face à ce manque d’appui des autorités qui semblaient elles aussi avancer dans un no-man’s land brumeux. Quelle pression !
En 10 jours, j’ai dû créer mes outils pour dépatouiller une situation que je ne maîtrisais pas moi-même. En me basant sur quelques indices donnés durant la réunion, j’ai créé deux power-points et un travail collectif.
Indice 1: la ligne du temps des échéances et l’historique du plan
J’ai parlé des valeurs qui sous-tendaient la mise en place, des objectifs dans lesquels il faudrait que nous fassions des choix, des dates auxquelles certaines étapes devaient être atteintes. Je leur ai parlé de travail collaboratif d’équipe et d’engagement personnel dans l’évolution attendue…
Indice 2: Les élèves en difficulté scolaire
Je leur ai créé un livret de vocabulaire spécifique pour les divers enfants DYS qui peuplent et peupleront de plus en plus nos classes. En effet, pour ces enfants, il faut monter un dossier de suivi et le vocabulaire à utiliser pour décrire leurs troubles ou les actions mises en place pour les aider n’est pas toujours évident à maîtriser.
Indice 3: Une analyse des points positifs et négatifs de l’école
J’ai mis en place un travail de groupes où chacun devait inscrire un point négatif et un point positif de notre école après une discussion entre collègues.
Suite à ça, une mise en commun a permis de dégager une photographie de l’humeur du moment et nous avons essayé d’imaginer des solutions aux divers problèmes évoqués.
C’était une chouette réunion, très constructive.
Quelques jours après celle-ci, certaines collègues sont venues me trouver pour me dire que si je voulais du travail collaboratif elles allaient m’en donner et ça a débouché sur l’organisation d’une sortie de fin d’année qui a embarqué toute l’école (sauf les plus jeunes de maternelle) donc +/- 300 élèves.
Le déclic était donc engagé et c’est à ce moment qu’il aurait fallu pouvoir enchaîner avec du concret.

Par la suite, un appel aux bonnes volontés a été lancé afin de rassembler un groupe porteur du travail de base de la mise en place du Plan de Pilotage.
Ce groupe doit se composer de 4 à 12 personnes motivées.
J’ai eu 12 candidatures (l’ensemble des enseignants si j’englobe les professeurs qui ne viennent que quelques heures est de 24) mais tous ne se sentent pas vraiment concernés. Quand on vient 4 périodes semaine et que l’on travaille dans 3, 4 ou 5 écoles pour obtenir un temps plein, il est difficile de s’investir de la même façon que la personne qui travaille uniquement dans un établissement.
J’ai 13 personnes à temps plein dont 11 ont posé leur candidature – je suis fière de leur implication. Une douzième personne s’était proposée mais elle était temporaire et son contrat n’a pas été reconduit cette année scolaire.
Pour arriver à 12, j’ai insisté pour que Monsieur Pistache s’implique dans le groupe.
Je trouvais que la vision masculine qu’il pouvait apporter avait son importance.
J’ai l’impression qu’il y va avec de gros sabots… il le fait pour me faire plaisir.

Dans quelques jours, le groupe va passer une journée pédagogique sous l’organisation de nos instances. J’espère que les choses sérieuses vont pouvoir commencer.
C’est la grande inconnue…
Je serai là en observatrice.

Je vais avoir l’impression de lâcher la main d’un enfant…
C’est un peu ça non ?

*  Grande messe: Rien de religieux là-dedans… Juste une façon d’appeler les grandes réunions collectives organisées par Monsieur le big boss… chuuuuttttt 😉